Les TIC, technologies de l’information et de la communication ont considérablement évolué ces dernières années, au point de bouleverser notre vie quotidienne. Généralisées dans le monde du travail, elles sont utilisées par un nombre toujours croissant de salariés. Pourtant, la prise en compte des relations entre TIC et conditions de travail par les acteurs du système d’information des entreprises est encore imparfaite. Ce manque de considération pour le facteur humain n’a pas seulement des conséquences sociales, il est aussi à l’origine de nombreux échecs de projets informatiques. Son impact économique pour les entreprises est lourd. Un constat qui a conduit la Direction générale du travail (DGT) et le Centre d’analyse stratégique (CAS) à dresser un état des lieux des relations entre TIC et conditions de travail.
5 risques liés à l’utilisation des TIC dans l’entreprise
Concernant les conditions de travail, le rapport met en évidence cinq principaux risques liés aux TIC :
- une augmentation du rythme et de l’intensité du travail
- un renforcement du contrôle de l’activité pouvant réduire l’autonomie des salariés
- un affaiblissement des relations interpersonnelles et/ou des collectifs de travail
- le brouillage des frontières spatiales et temporelles entre travail et hors-travail
- une surcharge informationnelle.
Accompagner le changement, un rôle crucial, mais difficile à conduire.
Pour les auteurs de ce rapport, dans les entreprises qui conduisent un projet TIC d’envergure, accompagner le changement est crucial.
En effet, les grands projets SI ont le plus souvent de fortes répercussions sur l’organisation de l’entreprise mais aussi sur le contenu du travail et les conditions de sa réalisation. Ils peuvent également avoir des conséquences sur les relations qu’entretient l‘entreprise avec son écosystème : clients, fournisseurs, matériels. La population des salariés concernés est généralement nombreuse puisque des non-utilisateurs du nouveau système sont souvent soumis eux aussi à des modifications de leur travail ou à une réorganisation de leurs activités. Dirigeants et cadres peuvent être amenés à revoir leurs rôles et leurs pratiques, tant dans leur activité propre que dans leurs relations avec leurs collaborateurs. Parmi toutes les évolutions que peuvent connaître les entreprises, rares sont celles qui peuvent occasionner tant d’adaptations et de transformations. C’est le cas lors de la mise en place d’un ERP qui, bien au-delà d’un simple changement du travail de saisie des opérateurs qui l’alimentent en données, va conduire à revoir les relations entre les différents services et directions métiers, les modalités de pilotage de l’entreprise et, le cas échéant, la stratégie qui la guide.

L’accompagnement du changement lié aux projets TIC se heurte à des difficultés spécifiques parfois lourdes
Certaines TIC, en particulier celles qui centralisent l’information, laissent souvent peu de possibilités d’adopter des méthodes participatives dans la conduite des projets. Ces technologies ont souvent un effet fortement structurant sur les organisations en raison des rigidités qu’elles induisent et de leur complexité. C’est encore le cas des ERP, progiciels lourds et coûteux qui imposent à l’entreprise de conformer son organisation aux exigences de l’outil, sous peine de coûts et de délais prohibitifs. Les méthodes participatives sont pourtant celles qui garantissent le mieux la réussite du changement. Elles sont cependant exigeantes, souvent lourdes à mener, par exemple lors de la mise en place d’un Intranet, dont l’utilité sera conditionnée par la qualité de la concertation préalable et de l’identification des besoins et des préférences.
Les projets TIC imposent des conduites du changement différentes selon leur nature.
Que la méthode soit participative ou non, l’effort qu’elle demande à l’entreprise est important, en particulier pour ce qui concerne l’engagement de la direction, apparaît comme décisif.
Dans la pratique, l’accompagnement du changement semble cependant limité, faute de demande des entreprises. Mal anticipé ou mal perçu, le changement est pourtant un risque majeur. La dépense non négligeable qu’elle occasionne peut apparaître d’autant plus dissuasive qu’elle intervient en fin de projets, alors que les coûts dépassent régulièrement les prévisions.
Prendre en compte du facteur humain
En définitive, l’amélioration de la prise en compte du facteur humain dans les projets informatiques, et en particulier de leurs impacts sur les conditions de travail, paraît nécessaire autant pour des raisons économiques que sociales.
Le système d’information des entreprises devient toujours plus complexe, plus difficile à gérer alors que grandissent les enjeux sociaux et économiques qui lui sont associés. Pour mieux prendre en compte ces enjeux, le rapport préconise l’élaboration d’une culture commune entre les techniciens et experts des TIC et ceux qui sont en charge du facteur humain, directions du personnel et institutions représentatives du personnel. Il s’agit notamment d’aboutir à une approche commune des problématiques associant technologies et conditions de travail. Cela passe par une meilleure connaissance de la réalité du travail, au-delà des modèles théoriques sur lesquels la conception des systèmes s’appuie trop souvent.
Le système d’information des entreprises doit être un outil d’aide au travail des salariés.
Yann-Maël Larher, responsable de la veille chez Formatys
Follow @CultureMedias
Source : Centre d’analyse stratégique
I’m really impressed with your writing skills as well as with the layout on your weblog. Is this a paid theme or did you modify it yourself? Anyway keep up the nice quality writing, it is rare to see a great blog like this one nowadays..
J’aimeJ’aime